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Soudain, la forêt se tait,

Le coucou est coi,

Le pin se fige.

Pas un souffle,

L’ombre gagne,

L’air est plomb.

 

Dans le silence inquiet,

De loin, on le devine.

Du fond du néant,

Par-delà les temps,

Il rampe sournoisement,

Chuchote, menaçant.

 

Mais bientôt, il est là,

Lugubre messager,

Fantôme mugissant.

Les feuilles tremblent,

L’asphodèle ploie,

Devant l’envoyé d’Eole

Qui, de son haleine glacée,

Annonce le chaos.

 

Alors, la nuit se fait,

Et le cœur se serre.

Chut ! Une accalmie…

Sur la pointe des pieds,

Les secondes s’égrènent,

Pour ne pas réveiller,

Le monstre tapi,

Dans les entrailles des nues.

Quand enfin rassasié,

L’orage grincheux

Tourne vers d’autres cimes,

Seul le chant de l’onde,

Fredonne encore

Le refrain de la furie.

Ploc, ploc,

Sanglotent les gouttes,

En se mariant tristement

Aux flaques béantes,

 

Comme autant de miroirs

Où osent s’aventurer,

Un timide rayon d’or,

Un tendre reflet d’azur,

La promesse d’un lendemain.

 

Doucement, la forêt s’éveille.

Le châtaigner grince en s’étirant,

L’abeille bougonne dans le frais pétale,

Les hirondelles piaillent en farandole.

 

Ne reste de la fureur passée,

Qu’un arc céleste

Aux nuances infinies.

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Fureur d’encre

 Tina Bartoli

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